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Recherche et rédaction par James Schidlowsky, juin 2023. [Chercheur du secteur multimédia et Responsable technique (informatique) au Laboratoire nouveaux médias d'OBORO, janvier 2020 - juillet 2023]
Caveat : Je ne suis pas historien/chercheur/archiviste de métier ni de formation. Je fais ça parce que cela m'intéresse.
Ce document repose énormément sur les archives de la Ville de Montréal et la BanQ (Bibliothèque et archives nationales du Québec) Numérique. On peut trouver plein de documents numérisés en ligne, comme les annuaires Lovell 1, des atlas, des plans assurance-incendie, des journaux, des photos, etc.
On pourrait dire que ce bâtiment centenaire a connu trois époques où son utilisation était principalement centré autour d'une certaine vocation si on veut, même si les deux dernières se chevauchent pendant quelques années :
Le bâtiment du 4001 Berri comprend/comprenait les numéros civiques 3995 (à partir d'environ 1956), 4001 et 4003 (jusqu'à environ 1960), ainsi que le 4000 De Chateaubriand (qui n'est plus utilisé ni affiché).
Au fait, avant circa 1926, les numéros civiques étaient plutôt les 789 et 791. Dans les années 1920, pour correspondre à une certaine logique vu l'expansion des rues vers le nord, de nombreux numéros civiques sur beaucoup de rues ont été renumérotés. Pour la rue Berri, ce fut entre 1925 et 1926 (mais ce n'était pas la première fois).
La date de construction du bâtiment qu'on connaît maintenant était en 1920, pas en 1929 comme indique le rôle d'évaluation foncière.
Note : Tous les cartes, plans et photos aériennes sont dimensionnés de manière à ce que le 4001 soit exactement au même endroit, ce qui permet de mieux comprendre l'évolution. Pour vous situer, voilà l'image satellite de Google circa 2023. Vers la fin de cette page, il y a un navigateur d'images qui permet de rapidement voir les changements à travers les années.
Reculons vers 1890 lorsqu'il n'y avait que quelques bâtiments sur la rue, qui semble être qu'une tracé dans ce coin-là. La carte montre les lots divisés sur les terres principalement appartenant à J.C.H. Lacroix, dans le St-James Ward (plus tard Lafontaine). La carte montre la ligne (ou plutôt l'ancienne ligne) limite de la ville de Montréal, qui autrefois se terminait là, en angle, même pas suivant la rue Duluth (auparavant appelé rue St-Jean-Baptiste). C'était la haute ville ici.
Il y a quelques maisons, dont 3 se trouve sur le terrain du futur 4001.
Les adresses civiques sur Berri étaient renumérotées pour la première fois vers 1894, et ces maisons semblent disparaitre cette année-là. Voilà la situation vers 1907, selon l'atlas de Pinsoneault. Pour vous situer, les numéros civiques 783, 785 et 787 correspondent à l'immeuble juste au sud du 4001 (actuellement les 3985/3987/3989 Berri) :
Il semble qu'il n'y avait pas d'autre construction sur le lot jusqu'à environ 1912, selon cette carte tirée de l'atlas publié par Charles E. Goad. On voit une ou deux constructions sur le terrain. La partie en jaune est en bois, puis celle en rose est en brique. Selon l'édition 1912 de Lovell, c'est le East End Garage. C'est le début de l'époque automobile.
Sur cette carte datant de 1915, il y a maintenant un bâtiment en brique avec les mêmes dimensions que le 4001 qu'on connait, ainsi que 3 étages, mais on verra bientôt que ce n'est pas le même bâtiment qu'aujourd'hui. Au premier, le garage, au 2e, le stockage de voitures, et au 3e se faisait les réparations. Le monte-charge ouvert se trouvait en arrière (indiqué par le rectangle avec un H, H pour hoist), donc il fallait passer par la ruelle De Chateaubriand.
Voilà une publicité publié dans le journal L'autorité le 9 sept. 1916 annonçant une voiture fabriquée en Ontario. Selon cette feuille de calcul de l'inflation du Banque du Canada, 885 $ est équivalent à 21 294 $ en 2023.
Le 8 janvier 1920, un incendie détruit le garage !!!
La Presse, le 8 janvier 1920 [extrait] 2
Un incendie d'une violence exceptionnelle, un peu avant 9 hrs, cet avant-midi, a complètement détruit le garage “East End”, rue Berri, à quelques pas de la rue Duluth. Certains prétendent qu’une centaine d’automobiles qui s’y trouvaient en réparation ou en hivernement, ont subi le même sort, d’autres croient qu’il n’y avait qu’au plus une cinquantaine de voitures dans l’édifice, au moment de l’incendie. Une quinzaine de logements voisins, au nord et au sud du garage, ont aussi, subi des pertes considérables par le feu, l’eau et la fumée. A l’arrière, sur l’autre côté le la ruelle, bon nombre de hangars attenants à des propriétés de la rue Saint-Hubert, ont aussi été partiellement détruits par les flammes que le vent poussait de ce côté. On prétend, en général, que les pertes se chiffrent entre $150,000 et $200,000 tandis que plusieurs disent que les dégâts en tout et partout atteindront un quart de million.
LA CAUSE
Un peu avant 9 hrs. quelques employés du garage travaillaient au troisième étage, dans le département de la soudure, lorsqu'un bidon d'air liquide sauta sans que l'on en connaisse la cause. Ce fut un sauve-qui-peut général chez les employés. Quelques instants plus tard, voyant qu'aucune autre explosion ne se produisait, quelques-uns se hasardèrent à remonter à l'étage supérieur. On constata alors que le feu avait pris naissance dans le toit et gagnait la corniche avant. Des employés avaient déjà sonné l'alarme et l’on s’occupa du sauvetage des coffres à outils et effets personnels.
[...]
De l'édifice, il ne reste que quelques pièces de murs qu'il faudra démolir pour éviter des accidents.
En juin 1920, la compagnie East End Garage a été liquidée 3 et en février 1921, la nouvelle compagnie New East End Garage a été créée 4.
Donc le bâtiment du 4001 qu'on connaît aujourd'hui a été (re)construit en 1920 (peut-être avec des touches finales en début de 1921), et le New East End Garage ouvre ses portes en février/mars 1921. Voilà une annonce publiée dans La Patrie en mars 1921 (« Est 7354 » s'agit du numéro de téléphone). Notez « à l'épreuve du feu » !
Voilà une petite annonce publiée dans La Presse du 16 novembre 1925.
Sur un plan d'assurance-incendie datant de 1926 : Le bâtiment est marqué « GARAGE »
1er : Office, Garage Service, Auto Top upholstering
2e : Repair Shop
3e : Auto paint shop, Car storage
Le monte-charge est maintenant au centre de l'immeuble comme aujourd'hui. Mais comment les voitures se rendaient là ?
Est-ce qu'ils entraient par la porte double située dans le coin nord ? Ou comme avant, via De Chateaubriand ?
En passant, les employés du New East End Garage avaient une équipe de hockey dans la ligue commerciale. Voilà les résultats d'un match en 1928. 5
Cette photo datant de 1930 d'une motocyclette du East End Garage munie d'une nacelle latérale a sans doute été prise devant le 4001, regardant vers le coin de Duluth. Les triplex à gauche ont le même style de corniches au-dessus des fenêtres (mais leurs escaliers/balcons ont changés depuis). À droite en haut, peint sur le mur de briques on devine « GARAGE », « SERVICE », et « GENERAL ». C'était à l'époque où le bâtiment voisin (plus près de Duluth) dépassait la façade du 4001. [photographe inconnu-e, collection McCord 6].
« L'affaire Gagalas » : Dans la nuit du 14 au 15 décembre 1936, la nuit précédant le jour du scrutin municipal à Montréal, il y a eu une rixe dans le New East End Garage. Le corps de Frawas Gagalas (ou Gabalas) a été trouvé mort au pied d'un des escaliers du Champ-de-Mars. Il y a des témoins qui affirment que ce dernier était le victime de l'agression dans le garage. Il y a aussi des allégations selon lesquelles cet « assasinat » était liée à une fraude électorale lors des élections municipales, que le garage a été louer par l'organisation d'Adhémar Raynault (un des candidats pour la mairie) pour un ralliement et commettre ladite fraude. Voir l'Annexe pour d'autres détails. Ou lisez cet extrait d'article un peu sensationnaliste publié dans l'Illustration nouvelle le 13 octobre 1937 avec la manchette « Savignac veut un rapport sur Gagalas mais non sur les meurtres impunis! Pourquoi refuse-t-on de s'occuper des affaires Bouclier, St-Pierre, Gaudette, Feigenbaum, Verdon, etc. ? » :
Voilà une photo du lieu de l'agression à l'intérieur du New East End Garage, publié lors du procès en 1937 dans le journal Le Canada le 10 juin 1937 :
La dernière apparition de New East End Garage est dans l'édition de l'annuaire Lovell de 1939-1940. Lauzon Drive Yourself s'installe vers 1940. On pouvait louer des voitures là, et il y a toujours un garage (Auto Service).
Voilà une publicité pour Lauzon Drive Yourself, publié dans Le Petit journal en 1940 :
D'ici la fin de ce document, les boites grises comme la suivante indiquent des extraits le l'annuaire Lovell.
(Note: Je n'ai rien trouvé sur le « Magic Helmanlite Products ». Je me demande de quoi ils s'agissent.)
Voilà une photo aérienne datant de 1947 7:
De 1950 à 1955, le bâtiment semble être vide, ou au moins, il n'y a aucune entrée dans le Lovell. L'entreprise Lauzon a déménagé et s'est concentré sur ses auto-écoles, établissant plusieurs succursales à Montréal et sur la Rive Sud dans les années 1960. Lauzon existe toujours et leurs écoles sont à travers la province. Lauzon vend le bâtiment en 1955, et c'est la fin de « l'époque automobile ».
Vers 1956, « l'époque vêtement » commence avec Mirado Mfg Co Ltd (vêtements pour enfants, puis plus tard tenue de sport), ainsi que Quality Knitwear au 3995, la première fois que cette adresse apparait.
Voilà une photo aérienne datant de 1958 8: on voit que l'immeuble à côté (le 4025, plus près de Duluth Est) a été reconstruit et sa façade est maintenant alignée avec celle du 4001.
De 1959 à 1970, il y a un restaurant genre snack bar, d'abord André Snack Bar et plus tard Emond Palma Snack Bar.
Voilà une petite annonce demandant des opératrices de machines à coudre pour travailler chez Mirado Mfg, publié dans La Presse en 1958 :
À partir de 1960, il n'y a plus rien à l'adresse 4003.
Voilà une petite annonce demandant des opératrices, remailleuses et presseuses pour travailler chez Quality Knitwear Co., publié dans La Presse en 1962 (overlock est un type de machine à coudre) :
Voilà une collection de petites annonces demandant des operatrices, faiseuses et presseuses pour travailler chez Model Lingerie, publiées dans La Presse entre 1960 et 1964 :
Lovell dit que Model Lingerie est au 2e, mais leur petites annonces indique le 3e.
En 1970 commence une autre période où le 4001 semble être vide, c'est-à-dire qu'il n'y a aucune entrée pour le 4001 dans les annuaires Lovell de 1970 jusqu'à 1977 (et je crois que c'était un erreur pour 1977). Par contre, le 3995 usine avec le tricotage.
À partir de 1974, il n'y a rien pour le 3995. Nelson Yagod achète le bâtiment en février 1976 et installe sa compagnie Aero Luggage Corp. Voilà l'entrée trouvée dans l'annuaire Lovell dans la liste de commerces :
Peu après, cette petite annonce apparaît dans La Presse. Il y a donc des espaces disponibles pour ateliers, à louer.
Enfin en 1977 apparaissent des entrées dans le Lovell, mais je pense qu'il y a eu une erreur, et que ces entreprises auraient dû être affectées au 3995 et non le 4001.
En 1980, ces deux compagnies sont inscrites sous le 3995 plutôt que le 4001.
En 1984 enfin il y a de nouveaux occupants pour le 4001 (selon Lovell), plusieurs toujours dans la fabrication de vêtements (ou valises), dont Dénommé Vincent (prêt-à-porter pour hommes, atelier et peut-être boutique) [voir profil à EncycloFASHION.] et Léotards Pazapa (spécialisée en vêtements de danse) [voir article dans La Presse en 1985 ].
(Note: Debra Schram a fondé et géré Hornblower Books (une société de vente d'éditeurs indépendante, 1979–2009) qui a éventuellement pris de l'expansion avec des branches dans plusieurs villes).
En décembre 1991, Daniel Dion et Su Schnee, fondateurs d'OBORO, ont loué le bâtiment au complet. Ils habitaient l'immeuble et avaient leurs ateliers là aussi. C'est grâce à eux que le bâtiment a développé une vocation d'art, suivant leur vision de construire un bâtiment d'art avec l'esprit d'une culture de paix, un principe bouddhiste d'équanimité. Ils ont travaillé fort et ont choisi leurs locataires dans ce but.
Il y avait aussi la compagnie de théâtre Geordie Productions et le Quebec Drama Federation qui étaient déjà installés lorsque Su et Daniel sont arrivés, alors voilà qui débute « l'époque des arts », qui chevauche encore avec « l'époque vêtement », car Dénommé Vincent était toujours là, et pour plusieurs années encore. Léotards Pazapa avait quitté vers 1989-90.
Après environ 10 ans d'existence, OBORO quitte le Cooper building (3891 boul. St-Laurent, suite 499) pour s'installer dans le 4001 Berri au 3e étage (local #301) en mai 1992.
Vers 1993, le R.C.A.A.Q. (Regroupement des centres d'artistes autogérés du Québec) s'installe au 3995, et reste là jusqu'à leur déménagement en automne 2011.
(Note: Stephen Horne et Lani Maestri, artistes, habitaient et avaient leur atelier au 1er. Christine Lajeunesse, artiste/designer graphique, habitait avec son mari Alain dans l'espace au 2e qui est maintenant le studio-résidence d'OBORO. Plus tard elle devient directrice artistique aux Éditions du Boréal. Elle joue de l'euphonium dans La Fanfare Pourpour.)
Studio XX a ses débuts brièvement dans le bâtiment, sous-louant une petite espace du RCAAQ 9 avant de s'installer au 24 Mont Royal O. vers la fin de 1997, ou au moins le printemps de 1998 (et ensuite 338 Terrasse St-Denis vers l'automne 2000), pour éventuellement retourner au 4001 en 2007.
(Note: Bilodeau B, c'est Bernard Bilodeau, directeur d'OBORO pendant de nombreuses années, mais il n'habitait pas dans le bâtiment. Ça doit être une autre espace d'OBORO qui était sous son nom.)
En 2001 débute le projet de construction du Laboratoire nouveaux médias d'OBORO dans l'espace qu'occupait Dénommé Vincent (#200). L'artiste et luthier numérique Alexandre Burton (membre fondateur d'artificiel et eisode) tient un atelier au 1er.
(Note: Digiacomantonio R (sic), c'est Roberto Di Giacomantonio, qui habitait au 1er avec Annie Tremblay. Tout les deux travaillaient à OBORO).
Le Laboratoire nouveaux médias d'OBORO ouvre ses portes en automne 2004, au local #200.
Au début de 2007, le Groupe Intervention Video (GIV) emménage dans le local #105 dans le 4001. Cela indique que l'annuaire Lovell 2009-2010 est en erreur, car c'était le local où Articule était. Articule était déjà installé sur Fairmount en août 2006. Studio XX (maintenant Ada-X) quitte leur espace aux Terrasses St-Denis et retourne au 4001 pour ouvrir ses portes le 1e mai 2007.
Après environ 168 ans d'existence, Lovell arrête de publier les annuaires.
Dazibao quitte le 4001 en été 2010 10. Apparemment ils ont erré sans lieu fixe pendant quelque temps avant de s'installer dans le pôle De Gaspé au printemps de 2014.
Le RCAAQ quitte le 3995 Berri en été 2011 et le Conseil québécois des arts médiatiques (CQAM) s'installe à leur place. En automne 2015, le Regroupement des arts interdisciplinaires du Québec (RAIQ) s'installe aussi au 3995 Berri. Ces deux entités se fusionnent en juin 2021 et deviennent le REPAIRE (Regroupement de pairs des arts indépendants de recherche et d'expérimentation), toujours à la même adresse.
En 2012, le photographe Eric Paré a son studio au local #202 et en 2017 il installera le studio Xangle au local #103.
Geordie Productions quitte le 4001 vers mai-juin 2017. La compagnie existe toujours.
D'autres artistes ont vécu et/ou travaillé au 3995-4001 Berri, mais ne figuraient pas dans les entrées de Lovell.
Voilà une fausse entrée dans le Lovell, si cela existait toujours en 2023 :
En 2023, Le 4001 Berri Pôle artistique est créé et fait l'acquisition de l'immeuble vers la fin de l'année. Selon leur site web, il s'agit d'une entreprise d'économie sociale à vocation culturelle à but non lucratif qui a pour but entre autres de développer un pôle artistique incontournable à Montréal en regroupant des organismes en diffusion, distribution, production et médiation artistiques.
On pensait que son nom était pourtant Gabalas, pas Gagalas, et que son prénom était Frawas ou Franas ou même Frances. Et qu'il était lithuanien ou grec.
L'incident s'est produit dans la nuit du 14 au 15 décembre 1936, la nuit précédant le jour du scrutin municipal à Montréal. Le lieu était le New East End Garage, 4001 rue Berri (« dans le nord de la ville », qui était plus vrai à l'époque). Les candidats dans les élections étaient Camilien Houde, Adhémar Raynault et Candide Rochefort. Raynault devient maire de Montréal.
Voilà la manchette et un bout d'un article un peu sensationnaliste qui a paru dans Le Canada le 12 juin 1937 :
Voilà des extraits d'un article publié par L'illustration nouvelle le 30 décembre 1936 :
En parlant de cette affaire Gabalas, M. Armand Brodeur, de la Sûreté municipale disait:
"Il y a des gens qui ont plus d'imagination que de bon sens".
On a voulu rapprocher cette mort accidentelle à un assassinat qui dit-on, aurait été commis après une assemblée politique et au
cours d'un rassemblement d'agents d'élections dans un garage du nord de la ville, rue Berri.
Il y eut en effet une querelle dans uu garage du nord de la ville, rue Berri, dans la nuit du 14 au 15 décembre. Un homme, un
Canadien-français (et non pas un Grec) a été blessé au cours de la querelle. Les blessures ne sont pas graves ni sérieuses et
aujourd'hui il se porte aussi bien que vous et moi dit M. Armand Brodeur. Remarquez que le cadavre de Gabalas était rendu à ia
morgue à 2 h. 15 du matin. Remarquez que la querelle du garage de la rue Berri a éclaté à 2 h. 45 du matin. À ce moment Gabalas
était mort depuis quelque temps et son cadavre était rendu à la morgue. Comment aurait-on pu le prendre pour un autre,
le tuer et le transporter au Champ-de-Mars?".
Voilà un extrait d'un article publié par La Tribune le 11 juin 1937 :
Au cours du procès de Paul Bouchard, directeur de La Nation de Québec, accusé d'avoir publié un
libelle diffamatoire à l'adresse de Réal Denis, un témoin a rattaché l'organisation électorale du maire Adhémar Raynault
à un prétendu assaut fatal commis dans un garage de Montréal le matin des dernières élections municipales, le 15 décembre 1936.
L'instruction de la cause a commencé hier en Cour du Banc du Roi sous la présidence de M le juge Wilfrid Lazure.
L'acte d'accusation fut lu à l'ouverture du procès. Ce document répète mot pour mot l'article incriminé qui,
au dire du plaignant, a été publié sans justification ni excuse légitime et est de nature à l'exposer
au mépris, à la haine et au ridicule.
Cet écrit a trait à la mort d'un nommé Frawas Gagalas qui aurait été assailli dans un garage de la rue Berri par des
partisans du maire Raynault qui l'auraient pris pour M Edouard Dubuque, organisateur de M Camillien Houde.
L'article prétend de plus que ladite réunion aurait eu pour but d'organiser des "télégraphes" en faveur du maire,
et que le corps de Gagalas, trouvé le matin sur les marches du Champ-de-Mars ressemblait beaucoup à M Dubuque.
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Dernier mise à jour: 2025.05.29.